Haptonomie, grossesse, accouchement naturel: témoignages

J'ai eu la chance pendant mes 2 grossesses de pratiquer l'haptonomie grâce à une sage femme passionnée et passionnante: Anne-Marie Mettraux. 

J'ai pu ainsi rentrer en contact très tôt avec mes enfants pendant la grossesse et découvrir un magnifique outil qui m'a accompagné bien au-delà de mes grossesses. 

Mais qu'est-ce que l'haptonomie? 

L'haptonomie est une science du tactile et de l'affectif pratiquée par une sage femme ou un professionnel de la santé ayant suivi cette formation. Cette méthode permet au papa de prendre sa place pendant toute la grossesse et au couple d'apporter beaucoup d'amour, de présence et de bienveillance à leur bébé. 

Il suffit de poser les mains sur le ventre (d'une certaine manière bien entendu) et ainsi permettre au bébé de prendre toute sa place dans le ventre. Conséquence: bébé découvre l'importance d'être dans sa base pour avoir confiance en lui et maman après une journée de travail retrouve un ventre plus souple et détendu. 

Je tiens à préciser que cet outil m'a été proposé pendant mes accouchements et m'a apporté une aide considérable. Quand je suis arrivée à la maison de la naissance, la sage femme m'a rappelé l'importance de ne pas me crisper et de rester avec mon enfant en lui donnant de l'amour. Ça m'a été possible parce que j'avais pratiqué pendant 6 mois l'haptonomie. De plus à chaque contraction, je garde un souvenir intense des personnes qui m'ont accompagnées par le regard. En effet lorsqu'une contraction venait, mon mari ou les sages femmes me regardaient dans les yeux. Et j'ai senti tellement de force, d'amour et de soutien que j'ai pu ainsi rester avec mon enfant dans cet Amour.

Je n'ai jamais été dans la douleur mais dans la présence avec mon enfant car je voulais qu'il sache que j'étais présente à chaque seconde avec lui, je ne le quittais pas. J'avais conscience que c'était difficile aussi pour lui. 

Certes les années de yoga et de méditation m'ont aidé à ne pas être dans le mental et à vivre l'instant présent. Mais je reste persuadée que c'est bien grâce aux personnes qui m'ont accompagnées que ça a été possible. 

J'ai laissé la nature faire le reste, à savoir me reposer entre chaque contraction (sentiment d'être shootée, tant les hormones (endorphines) font bien leur travail). 

Et j'ai suivi mon intuition, celle d'accoucher à la maison de naissance malgré les discours extrêmistes et violents de certaines. Et c'est ainsi que j'ai pu à chaque accouchement vivre ce que j'avais souhaité: un moment de paix, d'amour et de présence dans l'instant. 

Ces 2 expériences m'ont donné confiance en la femme que je suis et permis de vivre des instants qui m'ont rendu plus forte. 

Je continue de suivre mon intuition et elle me trompe rarement. Quant à la chance me diront certains? Je répondrai que je l'ai mise de mon côté en suivant ce qui me convenait. Et c'est ainsi que je terminerai cet article en vous encourageant à vous faire confiance. 

Il n'y a que vous qui sachiez ce dont vous avez besoin et ce qui est le plus juste. Hôpital? Maison de naissance? Clinique? Peu importe. Ce qui est important c'est de vous faire confiance! 

 

Mathilde Rohrbasser

Voici maintenant le témoignage de mon mari après avoir accouché de notre 1er enfant...

 

Je tiens à écrire ce témoignage pour toutes les personnes qui sont en questionnement (ou pas d’ailleurs) vis à vis de l’haptonomie et de l’accouchement naturel en maison de naissance.

Avec ma femme Mathilde, nous avons donné naissance à Jules le 18 octobre 2012, ce qui fut l’un des moments les plus magiques de notre existence. Ce jeudi matin, nous avons débarqué à la maison de la naissance à 8h30 avec cette impression que ce serait LE jour. Et il faut dire que c’était le jour du terme !! Mathilde commençait à avoir de sérieuses contractions qui ne passaient pas avec le bain. Coup de fil à la maison de la naissance où la sage femme nous a dit de venir contrôler tout ça. A 8h30 donc Lisa contrôlait Mathilde et constata qu’elle était dilatée à 8 !!! Le travail avait bel et bien commencé. Un peu d’haptonomie - cette science si magique qui prend l’être humain pour ce qu’il est, un être humain et non pas juste un corps physique – pour débloquer le bassin de Mathilde, et hop dans la baignoire.

Et là on me dit d’aller mettre mon maillot de bain pour aller moi aussi dans la baignoire : je serai acteur de l’accouchement de ma femme.

Une fois installés dans la baignoire, les contractions sont fortes, Mathilde a mal, et la sage femme lui explique ce qu’il faut faire : soutenir le regard de la stagiaire présente ou celui de son mari, accompagner les contractions et rester avec le bébé dans le bassin. Et elle m’explique aussi comment gérer, où poser mes mains pour accompagner l’enfant à descendre dans « le tunnel de l’amour » comme elles l’appellent là-bas.

Après 2 bonnes heures à faire descendre gentiment, patiemment mais sûrement bébé Jules, arrive Anne-Marie qui vient redonner un bon coup d’élan et de motivation à tout le monde. Elle demande à Mathilde de se retourner, de me faire face et me regarder dans les yeux, d’accompagner le bébé vers le bas lors de la prochaine contraction et de m’offrir ce bébé. Deux contractions plus tard Jules arrivait sur cette planète, en excellente forme, les yeux grands ouverts histoire de découvrir cet endroit si particulier où il vient d’atterrir… Il était 11h27 !

De cet accouchement, je garde un souvenir inoubliable. Parce que j’en fus un des acteurs avec les sages femmes, parce que tout s’est passé dans l’amour inconditionnel et dans l’écoute totale des sages femmes à nos égards, parce que tout s’est passé exactement comme nous le voulions.

Il faut dire que si tout s’est passé aussi parfaitement, c’est aussi grâce à une excellente préparation, entre autres grâce à l’haptonomie, pratiquée régulièrement durant les mois précédant l’accouchement. Cette pratique m’a permis à moi, l’homme, le futur père d’entrer en contact avec notre bébé. Ça a créé un lien, par des gestes simples, entre lui et moi, on a appris déjà à se connaître, à « s’apprivoiser », à surmonter mes peurs de la paternité à venir.

Quelle merveilleuse préparation pour ne pas se retrouver au dépourvu le jour J ! (Sans dire que j’étais blindé, fin prêt à l’accueillir, loin de là, mais pas totalement perdu, et merci bien !)

Je tiens donc à retransmettre ma plus grande gratitude à ces femmes qui nous ont préparé, qui nous ont écouté, accompagné avant, pendant et après ce moment si intense, si incroyablement merveilleux que la mise au monde d’un nouvel être, d’une nouvelle personne sur cette planète. Merci de m’avoir intégré dans tout le processus de grossesse, d’accouchement et dans les premiers instants de cette nouvelle vie. Puissent tous les hommes désireux de vivre cette expérience en totale conscience, vivre ce que j’ai vécu ces derniers mois : du bonheur au quotidien.

Baptiste Rohrbasser