Ne collons pas d'étiquettes à nos enfants

A ma soeur,

S’il y a bien quelque chose pour laquelle j’ai énormément de gratitude aujourd’hui, c’est d’avoir une vraie belle relation avec ma sœur.

En effet toute mon enfance, je ne l’aimais pas. J’avais entendu par mon entourage qu’elle était comme ma mère, qu’elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Pour ceux qui ne connaissent pas ma mère, ce n’était pas le plus beau compliment qu’on puisse lui faire.

Ma maman étant égocentrique, maniacodépressive… C’était déjà mettre ma sœur dans une case.

Ce que j’ai appris de cette histoire, c’est qu’il ne faut jamais coller des étiquettes à nos enfants.

Notre enfance était extrêment difficile entre la violence physique de mon beau-père envers ma mère et la violence psychologique de ma mère sur ses propres enfants (exemple, elle me traitait de grosse vache, m’obligeait à faire des régimes à l’âge de 13 ans alors que j’étais fine). Or étant moi-même parent, j’ai pu constater une chose. C’était normal pour un enfant d’avoir de la colère, de la haine lorsqu’on vit une telle expérience et c’était sa façon de dire « Au secours, j’ai besoin d’aide ».

Seulement ça n’a pas été compris. A la place elle a été cataloguée et on lui a collée une étiquette parce qu’on ne savait pas comment l’accompagner.

Aujourd’hui je te demande pardon Adélaïde d’avoir cru ce que disait les adultes et d’avoir pensé que tu étais comme maman, car je sais que c’est faux.

Je sais que tu es une femme de caractère, forte, courageuse, qui chaque jour essaie de s’améliorer et qui a énormément d’amour pour ses enfants. Je te remercie d’avoir eu le courage de faire les premiers pas vers moi.

Et je remercie ce miracle de s’être produit. Car il y a bien quelque chose auquel je n’aurais jamais cru, c’est notre amitié. Maintenant grâce à toi, je sais que je serai toujours vigilante à ne pas coller d’étiquettes à mes enfants, ni à les conditionner.

Mais bien au contraire à les aider à prendre leur envol vers leur choix et à les encourager à devenir qui ils ont envie d’être. J’en tire une grande joie car mon rôle est d’aider les parents à prendre conscience de nos paroles, gestes et comportements.

Et je me fais la promesse que tant que je serai sur cette Terre, j’aiderai les enfants à devenir qui ils souhaitent et les parents à donner la meilleure version d’eux-mêmes. Car nous ne pouvons pas être de bons parents si nous ne sommes pas des adultes heureux et épanouis.

A toi Adélaïde.

Ta soeur